jeudi 27 novembre 2008

Chroniques de Juste Drôle : du pouvoir des rêves contre le pouvoir d'achat



Hier, à l'Atelier "Art en Jeux" tandis que les petites mains étaient occupées, les petites personnes bavardaient, façon "café philosophique". Il est vrai que Noël s'est déjà bien installé dans les magazins, dans les boîtes aux lettres... et dans les petites têtes.
Autour de la table, j'ai différents courants de pensées. Ceux qui ont fait une liste extrêmement précise et documentée. Ceux pour qui la surprise est déjà passée puisque le cadeau est déjà acheté. J'ai ceux qui demandent de l'argent et uniquement de l'argent. Qui pensent à ce qu'ils ont déjà dans leur tirelire ou leur compte et à comment ils vont le dépenser.
D'autres qui n'ont rien prévu d'autres que d'attendre en espérance. (Peu nombreux !)
Ceux pour qui Noël est entré dans leur culture par infraction et assimilation, vous savez la nécessaire intégration. Pour eux, Noël est un grand marché. Rien de plus.
Il y a ceux qui m'ont dit que Noël, c'est la naissance de Jésus. Autant dire qu'ils sont aussi peu nombreux.
Bon, autant dire que Noël, pour les enfants et les adolescents, c'est avant tout, une fête commerciale.
Une fête commerciale qui va apprendre à certains l'amertume de l'insatisfaction, à d'autres, la surabondance de posséder des objets dont on ne sait que faire tant et si bien qu'on joue avec les cartons d'emballages.
La poésie du solstice d'hiver est vraiment lointaine.
Je n'ai rien contre le Père Noël au contraire. C'est un gentil bonhomme qui avec ses lutins, et notre aide, peut distribuer quelques surprises à condition qu'on ferme les yeux rien qu'un instant et qu'on ouvre grand son coeur.
Mais la version "Noël et le pouvoir d'achat" m'est insupportable.
Comme si une fête, pour certains, la célébration de quelque chose de sacré, devait obligatoirement se conjuguer avec le fait d'acheter beaucoup d'objets.
D'objets souvent inutiles pour la plupart, gros consommateurs d'énergie, polluant dans leur fabrication et leur utilisation, ne respectant pas l'humain dans les conditions de travail. Que dire quand il s'agit du travail des enfants....
Et puis, moi la rêveuse, je pense à tous ces nounours qui vont être abandonnés pour être revendus à la prochaine foire à tout de la ville ou du village. Parce qu'il n'y a pas de petits profits.
Et s'il est un objet qui a une surcharge de tendresse qui le rend différent de tous les autres, de mon point de vue, c'est bien le nounours.
D'autres auront un animal à Noël, petit, gentil, boule de poil animée, peluche vivante, qu'on mettra sur la route ou au chenil quand il devra manger une certaine ration de croquettes qui entamera le foutu pouvoir d'achat des ménages.
L'insatiable, je suis pour.
La volonté de rêver, d'aller jusqu'au bout des rêves et des pensées, l'insatisfaction permanente dans la volonté de jouir du monde et de ses beautés.
Mais l'insatisfaction matérielle quand elle concerne des biens futiles, c'est vraiment indécent.
La planète n'en peut plus d'être consummée par notre pouvoir d'acheter toujours plus.

Aussi ce mercredi, quand deux petites filles se sont réjouies qu'à Noël, elles allaient être avec leur parent et que ça les rendait heureuses, l'esprit de Noël (y compris d'un point de vue laïc) retrouvait toute son authenticité.

Et si pour Noël, on se faisait des cadeaux "maison". Des surprises...
Bon, un livre ou deux, c'est différent, du matériel pour créer, des outils soit...
Mais surtout le plaisir d'être ensemble tout simplement....





Muriyat

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